La Bolivie andine
10. février 2014Dans le cadre de notre voyage autour du monde avec mon mari et après avoir bourlingué au Pérou, nous traversons la Bolivie des hauts plateaux andins.
Copacabana
A quelques kilomètres de la frontière péruvienne, nous faisons halte à Copacabana, petit centre de villégiature et de pèlerinage au bord du lac Titicaca. Pour la petite histoire, c’est à la suite d’une prière adressée par un marin, en perdition au large de la côte brésilienne, à la Vierge de Copacabana que la fameuse plage de Rio doit son nom à cette ville de Bolivie. Nous avons la chance d’y arriver début août pendant le pèlerinage en l’honneur de la célèbre Vierge Noire, emblème du mélange d’influences locales et des assauts coloniaux.
La petite bourgade est en effervescence. Musiques, danses, couleurs et alcools envahissent les rues. Nombreux sont ceux qui viennent pour obtenir la bénédiction de la sainte patronne de la Bolivie. Et tradition oblige, les véhicules décorées pour l’occasion sont aspergés d’eau bénite pour assurer protection. Les propriétaires se bénissant entre eux à la bière. Les prières et offrandes s’adressent également à la Pachamama, la Terre-Mère nourricière, en une étonnante adaptation du culte chrétien.
Isla del Sol
Copacabana est aussi la base pour découvrir l’Isla del Sol au travers de somptueux chemins de randonnée jalonnés de sites archéologiques. Île mythique du Titicaca où selon plusieurs légendes, la dynastie Inca trouva ses origines. Le 1er empereur Inca, Manco Capac autoproclamé fils du Dieu Soleil, serait parti de cette île pour fonder la capitale Inca Cusco au Pérou.
La Paz
Nous prenons ensuite la direction de La Paz, plus haute capitale du monde. Copacabana est située sur une péninsule reliée au continent par la frontière péruvienne. Pas question pour les bus de franchir le poste frontière et faire le détour par le pays voisin. Nous empruntons donc le folklorique détroit de Tiquina. Installés dans un bateau à moteur, notre bus nous précède sur une barge à l’instabilité peu rassurante. Combien ont-ils fini au fond du lac ?
Avant de s’engouffrer dans le centre de La Paz, nous traversons sa ville banlieue El Alto aux quartiers défavorisés balayés par les vents glaciaux de l’Altiplano. La Paz s’étage entre 3000 et 4000m d’altitude. C’est l’une des rares villes au monde où les plus pauvres vivent au-dessus des plus riches.
Excursions au départ de La Paz
La descente vertigineuse en VTT de la route de la mort. Depuis le col de la Cumbre (5000m) jusqu’à Coroico (1800m) niché dans une des vallées verdoyantes des Yungas à mi-chemin entre les Andes et l’Amazonie.
Le trek de takesi (50km). Après l’ascension d’un col à 4800m d’altitude, nous rejoignons à nouveau l’humidité et la fertilité des Yungas.
Les Yungas sont un véritable pôle économique majeur en Bolivie puisqu’elles assurent l’approvisionnement en fruits, légumes et en café les régions de l’altiplano. Sans oublier la célèbre feuille de coca aux propriétés médicinales multiples dont la protection du mal des montagnes.
Sucre
Nous rejoignons Sucre (prononcez « Soucré ») en avion pour éviter une route à la renommée dangereuse. Sucre est la capitale constitutionnelle du pays. Elle est paisible et il y règne une atmosphère de bien-être. Elle jouit d’un climat doux qui contraste avec la rigueur de l’Altiplano. Elle a su conservé son charme de l’époque coloniale et est sans nul doute une des plus belles villes du pays. Elle est surnommée la cité blanche, bon nombre de ces bâtiments ont été peints à la chaux.
A quelques encablures de Sucre, nous faisons la visite du cratère de Maragua et de son énigmatique communauté Jalq’a parlant le quechua et à l’artisanat textile réputé. La géologie du site est stupéfiante avec des couleurs de roches saisissantes. La légende dit que s’est l’empreinte des doigts de dieu. Les spécialistes hésitent entre une déformation rocheuse et un ancien cratère de chute de météorite.
Potosi
Notre prochaine étape nous conduit dans une ville chargée d’histoire culturelle et humaine. Tragique ou glorieuse? Cela dépend de quel côté on se place. Potosi la ville la plus haute du monde perchée à plus de 4000m est construite sur le flanc du Cerro Rico (« Montagne riche »). Grâce aux mines d’argent, Potosi a fait la richesse de l’empire colonial au détriment de millions d’esclaves mineurs morts à la tâche. On raconte que tout le métal précieux extrait aurait pu servir à construire un pont jusqu’à la péninsule ibérique. De sa période faste et coloniale, Potosi a su garder le charme de ses ruelles étroites et ses façades baroques. Le dilemme: Visite des mines ou non? De nos jours, les conditions de travail restent difficiles et précaires. Les mines d’état ont été fermées, seules quelques coopératives de mineurs tentent d’extraire tout juste de quoi vivre. Voyeurisme ou véritable expérience? Certainement les deux. Je reste à la surface, mon mari me racontera.
Salar d’Uyuni et Sud-Lipez
La ville d’Uyuni balayée par le souffle glacial de l’Altiplano est dénuée d’intérêts touristiques. Mais elle est la porte d’entrée d’un périple à travers les plus beaux paysages qui nous ont été donnés de voir: le Salar d’Uyuni et le Sud-Lipez. Il est risqué de s’y aventurer seul et le choix d’une agence est recommandé. Le Salar d’Uyuni est le plus grand désert de sel du monde. Cette étendue immaculée aux formes hexagonales formées par l’évaporation est jalonnées de petites îles recouvertes de cactus géants. Gageons que l’inépuisable réserve de lithium que cache le Salar ne devienne jamais la convoitise d’entrepreneurs malintentionnés.
Le Sud-Lipez est une région où le monde minéral est roi. Les paysages sont à couper le souffle. Des déserts de roches qui succèdent à des lagunes aux eaux multicolores.
Le bouquet final est l’inoubliable Laguna Verde au pied du Volcan Licancabur avec derrière lui le Chili comme ultime étape de notre voyage en Amérique du Sud.
Malgré son isolement et un essor économique faible, la Bolivie est un pays fascinant empreint d’une authenticité unique, fière de sa culture et de son art de vivre ancestral.
C’est est un véritable coup de cœur!
Commentaires
Je me souviens de tout ceci Sam, ça dois être une magnifique souvenir, que le temps passe vite………….super ton petit mot…xx