Péninsule d’Osa et parc national de Corcovado
26. septembre 2017Le parc national de Corcovado a été décrit comme un écrin de nature pour la faune et la flore par le National Geographic. Et à juste titre, nous semble-t-il.
Après avoir passé onze jours rythmés par les sources chaudes de La Fortuna, le volcan Arenal, les parcs nationaux de Tortuguero, de Los Quetzales et de Manuel Antonio, nous mettons le cap sur le sud du Costa Rica, soit la péninsule d’Osa et le parc national de Corcovado.
Cap sur le parc national de Corcovado
Vers 10 h 30, nous arrivons à «La Hacienda», la passerelle d’embarquement pour le lodge. Nos valises et nos sacs sont hermétiquement emballés pour le trajet de deux heures en bateau. À peine à bord et nous apercevons déjà trois crocodiles géants de l’autre côté de la rivière.
Notre bateau nommé «El Tapir» – ce sera d’ailleurs le seul tapir que nous verrons lors de notre voyage – largue les amarres. En cours de route, nous observons des oiseaux de proie, des ibis blancs et un groupe de saïmiris en train de manger. Ces petits animaux étant assez remuants, seules quelques photos sont vraiment nettes. Le voyage longeant les mangroves est calme et captivant. Notre bateau se faufile dans un estuaire ceint de rochers qui s’ouvre sur la mer et plus particulièrement sur la baie de Drake que nous empruntons pendant une heure jusqu’à ce que nous arrivions sur une plage de gravier. Alors nous nous déchaussons, retroussons nos pantalons, descendons et foulons la plage. Le lodge «Casa Corcovado» se situe sur la péninsule d’Osa près du parc national de Corcovado.
D’après le National Geographic, le parc national de Corcovado est l’un des endroits les plus extraordinaires du monde en termes de biodiversité. Par ailleurs, la jungle est considérée comme la plus ancienne. Et pour cause, c’est là que se trouve la véritable forêt primaire. Le parc comprend 500 espèces d’arbres, 4 célèbres espèces de singes du Costa Rica, 40 espèces de poissons d’eau douce, 140 mammifères, 367 espèces d’oiseaux, plus de 150 espèces d’orchidées, 177 reptiles et amphibiens et plus de 6000 espèces d’insectes. Nous sommes impatients de découvrir ce que les prochains jours nous réservent.
Sur les traces des pumas
La randonnée de ce jour nous mène à travers la végétation: chemins boueux à moitié inondés et bordés de bananiers et de bambous, forêt tropicale dense, plages de sable fin, traversées de rivières et sentiers parsemés de feuilles. Sur les premiers mètres, nous apercevons papillons, crabes rampant sur les feuilles de bananiers, dindes sauvages, oiseaux dont une magnifique buse blanche.
Soudain, nous entendons ces mots «Attention, puma droit devant»! Sur le sentier de randonnée, il passe à deux mètres seulement et nous regarde avec insistance. Incroyable, mais vrai. On respire! Il disparaît dans la broussaille, se retourne une dernière fois l’air scrutateur puis s’en va. Nous le regardons pendant un moment, nous nous assurons qu’il est vraiment parti et parcourons 200 mètres avant de sautiller de joie. Ce sentiment est tout simplement indescriptible. Ce n’était pas de la peur que nous éprouvions, mais plutôt un respect infini. Après tout, nous nous trouvons dans sa forêt, sur son territoire.
Nous remontons le long de la plage vers Casa Corcovado sur laquelle nous distinguons des traces de puma. Ce doit être le jour où ils sont de sortie. Nous voyons également des pélicans pêcher dans la mer. Nous faisons une autre petite pause à la maison des garde-forestiers, qui fait office d’entrée et de sortie du parc. Les vautours sont habitués aux touristes et aiment qu’on les photographie. Nous continuons notre chemin jusqu’au lodge par le sentier. À gauche, on entend le son de la mer et à droite, on voit des petits étangs et des clairières. Nous sommes encore tout émus par la rencontre avec le félin et plongés dans nos pensées quand soudain notre guide s’écrie: «Attention, puma devant». Cette fois-ci, il est assis sur le sentier et s’éclipse tellement vite que nous avons à peine le temps de photographier son dos.
Après cette aventureuse randonnée de cinq heures, nous profitons du calme offert par l’océan Pacifique et la plage de sable noir dont les palmiers sont occupés par des atèles, ce qui n’est pas très rassurant pour nous. C’est donc de la mer que nous observons ces acrobates.
Sortie de plongée libre à l’isla de Caño
Le lendemain, nous voulons découvrir la flore sous-marine de la région. L’isla del Caño, située à 16 km environ à l’ouest de la péninsule d’Osa, mesure 3,2 km de long sur 1,5 km de large pour une superficie de 3 km2. Il s’agit de la deuxième plus grande île du Costa Rica après la légendaire île Cocos.
Après 45 minutes de bateau, nous arrivons sur cette île, mais renonçons à nous y attarder comme prévu en raison des fortes pluies. Nous préférons plutôt nous adonner à la plongée libre dans un récif dépourvu de touristes. Nous ne nous attendions pas à un monde sous-marin aussi intact et fascinant. En termes de coraux mous, l’isla de Caño n’arrive pas à la cheville des Maldives. Mais pour ce qui est de la faune, elle fait carrément le poids.
Voilà ce que nous avons pu observer pendant notre sortie de plongée libre à l’isla de Caño: raies-léopard, deux requins-corail, poissons-perroquet, congres communs, poissons de récif, coraux durs, énorme essaim de krills orange, maquereaux, poissons-ballon noirs et jaunes. Et pour couronner notre journée, nous avons eu la chance d’apercevoir du bateau une tortue reprendre son souffle et disparaître à nouveau dans les profondeurs.
Notre séjour s’achève le lendemain matin après trois nuits passées au parc national du Corcovado. Au moment de partir, quelques aras rouges se sont rassemblés sur l’arbre, à côté de la réception. Nous aurions aimé rester plus longtemps dans ce paradis sur terre. Nos attentes ont été dépassées à tous les égards. Nous avons vécu des aventures et découvert l’inédit. Comme nous nous l’étions imaginé. Nous savons déjà que nous reviendrons.